Dans cet article, vous allez découvrir comment transformer un problème en solution grâce au design thinking.
Mais d’abord, une petite histoire.
Nous sommes à Montréal en1927
C’est le week-end, il fait bon. Les enfants sortent entre amis, vont au cinéma …
Au milieu d’une séance, de la fumée sort des trappes d’aération, rapidement suivi par des flammes monstrueuses
Les spectateurs, tous des enfants, se ruent vers les sorties. La fumée leur bouchent le nez, leur piquent les yeux. Ils sentent le souffle d’air chaud sur leurs nuques.
Agglutinés vers la porte de sortie, ils s’empilent les uns sur les autres
Mais impossible d’ouvrir la porte.
Vous vous êtes sans doute déjà énervés contre une porte qui ne s’ouvrait pas avant de vous rendre compte qu’il fallait la tirer et non la pousser ?
C’est ce qui s’est passé ce jour là.
Résultat : 77 morts. A cause d’un défaut de design.
Quand on parle design, on pense souvent au graphisme, au beau.
Or le design n’est pas toujours visuel ni visible.
Dans l’article Qu’est ce que l’expérience utilisateur ?, on a vu que l’expérience utilisateur concernait l’expérience globale ressenti par une personne. Cette expérience se traduit par la sensibilisation de tous les sens : vue, ouïe, odeur, touché, goût … et est créer par des UX designer.
Ces professionnels, plutôt que des graphistes sont des problems-solver.
Retournons en 1927, au milieu du cinéma en feu. Des centaines de vies auraient pu être épargnés grâce à un bon design. Et c’est ce qui est arrivé ensuite.
Aujourd’hui, si vous regardez bien les portes des issues de secours, elles ont toutes une barre latérale qui permet d’ouvrir la porte d’une simple pression.
Qu’est ce que le Design Thinking ?
Le design thinking est une façon de résoudre un problème en partant de la perspective de l’utilisateur.
Regardez autour de vous : chaque objet qui vous entoure a été pensé pour résoudre un problème et sa configuration n’a fait qu’évoluer.
L’aspirateur par exemple. A la base, une grosse machine qui vous obligeait à faire des acrobaties pour pouvoir atteindre tous les endroits sans que le fil ne se détache de la prise. Il a ensuite évolué pour devenir plus fin et léger et surtout chargeable. Plus besoin de prise à déplacer à chaque pièce.
Aujourd’hui, il a encore évolué et prend désormais la forme d’un disque qui aspire à votre place. Votre seul job est de le vider ensuite. Il va sans dire qu’il y a déjà probablement dans un sous sol de laboratoire plusieurs types en blouses blanches en train de bucher pour trouver une façon de retirer également cette contrainte.
L’université de Stanford a schématisé 5 étapes du design thinking :
1- L’empathie : le cœur du design thinking
Elle correspond à la phase de recherche : vous devez mettre de côté vos préjugés pour vous placer en observateur et voir à travers les yeux de vos prospects ce qui leur pose problème.
Si vous vous mettez à la place d’une autre personne, ses problèmes deviendront vos problèmes et vous serez plus à même de créer une solution adaptée pour les résoudre.
Pourquoi à votre avis, les programmes minceurs créée par d’anciens obèses marchent-ils mieux que ceux créer par des coachs sportif bodybuilders ?
Les anciens obèses savent exactement par quelles étapes leurs clients vont passer lors d’un régime : la motivation du début, l’envie et la résistance au changement puis la frustration de ne pas voir de résultat rapide et pourront créer une solution sur-mesure pour le résoudre.
Pour cela, vous devrez vous déplacer là où sont vos clients, de préférence IRL.
Supposons que votre cible soit des personnes âgées.
Allez dans une maison de retraite et suivez leurs routines. Posez des questions, que ce soit aux pensionnaires ou au personnel.
Si vous préférez mener vos recherches en lignes, suivez les forums, faites des sondages …
2 – La définition
Munissez vous de vos recherches et définissez le problème en une question simple.
Le design thinking est centré sur l’humain : exit les algorithmes de Google ou Facebook, l’important est que vous produit résolve réellement un problème de votre client.
Pensez en terme des besoins de l’utilisateur plutôt que des buts de l’entreprise.
Comme le dit Dan Carnegie dans son livre Comment se faire des amis, la meilleure façon d’amener une personnes à s’intéresser à vous ou à votre produit est de s’intéresser à elle et à ses problèmes.
Pour ça, vous pouvez vous aider de la méthode des 5 pourquoi, créée par Sakichi Toyoda : en partant d’un problème superficiel, vous répétez la question « pourquoi » 5 fois pour en déterminer la cause réelle.
L’équipe d’entretien du Jefferson Mémorial à Washington s’est rendu compte que le monument dont ils étaient en charge, se détériorait beaucoup trop rapidement. Cela était dû à l’utilisation excessive des produits chimiques.
Alors, ils se sont demandé :
- Pourquoi avons-nous besoin d’utiliser autant de produits chimique ?
Car il y a beaucoup de crottes de pigeon. - Pourquoi il y a t-il autant de crottes de pigeon ?
Car le monument attire les pigeons. - Pourquoi sont-ils attirés par le monument ?
Car il y a beaucoup de grosses araignées autour, donc un bon repas pour eux - Pourquoi y a t-il autant d’araignées autour du monument ?
Car ils sont attirés par les petits insectes volants - Pourquoi y a t-il des insectes volants près du monument ?
A cause des lumières (l’équipe d’entretien avait l’habitude d’allumer les lumière autour du monument tous les soirs).
En appliquant la méthode des 5 pourquoi, l’équipe est ainsi parvenu à remonter à la source du problème et la solution s’est imposée d’elle-même : éteindre toutes les lumières.
Cela a eut pour effet de réduire drastiquement le nombre d’insectes volants et par ricochets, la quantité de produits chimiques utilisée dans le nettoyage du mémorial.
3 – Le design thinking pour trouver des idées
Certes, la solution ne sera pas toujours aussi évidente que dans l’exemple du Jefferson Memorial. La majorité du temps, vous devrez chercher pour trouver des tonnes d’idées avant de faire le tri et de retenir la meilleure.
Pour trouver une idée, vous devez marquer tout ce qui vous passe par la tête sans restriction
Ne vous dites pas que telle ou telle idée n’est pas réaliste ou qu’elle relève de la fiction.
Ici, c’est la quantité qui compte, non la qualité. Le tri se fera plus tard.
Si vous êtes en équipe, c’est encore mieux.
Vous pourrez rebondir sur les idées des uns et des autres.
Pensez en dehors de la boîte, changez d’angle de vue. Inspirez vous de ce qui vous entoure et regardez tout avec des yeux d’enfants.
Nous verrons dans un prochain article, les méthodes existantes pour développer des idées.
4 – Le prototype
Cette étape correspond à l’expérimentation : vous avez sélectionné votre idée et vous devez la mettre en forme. Inutile d’être perfectionniste et d’entrer dans les détails, cet étape n’est qu’un brouillon qui sera ensuite testé, soumis aux utilisateurs potentiels avant d’être amélioré.
Votre premier prototype doit être le plus simple possible : un schéma sur une simple feuille de papier fera l’affaire.
5 – Le test
Les phases 4 et 5 sont en boucle. Vous créez un premier prototype et le testez (pas vous. Réunissez un échantillon de vos clients cibles pour qu’ils puissent le faire).
Ainsi, en fonction des retours qu’il vous apporte, vous pourrez améliorer votre prototype, avant de le tester à nouveau, et ainsi de suite.
Pour conclure
Le design thinking n’est pas une science obscure réservée aux graphistes. Elle est applicable tous les jours, que ce soit dans votre vie quotidienne ou professionnelle (et encore plus dans le monde de l’entreprenariat)
Prenez l’habitude de vous mettre à la place de l’utilisateur pour résoudre leurs problèmes. Et vous aurez gagné en efficacité et en professionnalisme.
Et vous, que vous évoque le design thinking ?
merci pour l’artcile, très inetressant.
dommage que ce soit les drames qui sont à l’origine du changement.
J’ai personnellement pratiqué avec des entreprises et des élus le design thinking notamment pour élaborer des stratégies ou de nouveaux produits § bravo pour cet article !
Merci de ton retour 🙂
Merci pour ces réflexions. Pas toujours facile de se mettre à la place de l’utilisateur mais c’est pourtant impératif pour répondre à SES besoins. Je vais y réfléchir car je pense que j’ai trop tendance à répondre à mes besoins à moi… partager ses expériences c’est bien mais cela ne suffit pas.
Merci de retour 🙂 . C’est vrai que ça reste toujours assez compliqué de se dire que tout le monde n’attend pas forcément la même chose que nous
Ton exemple est terrorisant ! Mais du coup le design thinking parait en effet essentiel…
Ah génial. Je ne connaissais pas du tout ce terme. Merci pour cet article très clair, avec des exemples. J’adore la partie des 5 pourquoi. je le garde dans mes favoris pour y revenir.
La méthode des 5 pourquoi, j’adore !
Eh oui, remonter à la cause c’est capital. C’est même ce que disait Hippocrate, le père de la médecine : pour être un bon médecin, cherche la cause du mal et traite-le ; pour être un meilleur médecin, cherche la cause de la cause et traite-la ; mais pour être un authentique thérapeute, cherche la cause de la cause de la cause et traite-la
Quand on a un business, si on veut faire mouche, il faut effectivement bien comprendre le quotidien concret et les difficultés réelles de notre prospect ET remonter à la cause de la cause de la cause pour éradiquer réellement les choses, grâce au design thinking !
Je ne connaissais pas cette citation d’Hippocrate, merci beaucoup 😉
Un découverte, avec un exemple explicite du design thinking. La partie sur les 5 questions pour toucher au nœud du problème est vraiment une méthode intéressante et applicable tout le temps merci!
C’est une bonne analyse ! Idée, test, amélioration, ce devrait être un cycle sans fin pour s’améliorer. Du coup, je garde l’article en favoris !
Merci pour ton retour 🙂 Oui ce qui est pratique c’est que le design thinking peut s’appliquer dans n’importe quel aspect de la vie.